Notre histoire commence à quelques 1500 kilomètres de Limons.
Le 30 mars 1912 le Maroc, qui depuis douze siècles était indépendant, contre vents et marées devant l’insistance des puissances occidentales telles que l’Angleterre, l’Espagne et surtout l’Allemagne, va se rapprocher de l’état Français pour lui demander un protectorat.
Le traité Franco-Marocain sera conclu à Fès, le 30 mars 1912, entre le Général, futur maréchal Lyautey représentant du gouvernement Français et Abdelhafid ben Hassan (Moulay Hafid), sultan du Maroc.
La fin de ce protectorat Français prendra fin le 2 mars 1956.
Revenons au personnage central de notre histoire Marocaine le sultan Abdelhafid ben Hassan plus connu en France sous le nom de Moulay Hafid.
En 1911, alors qu'il contrôle de plus en plus mal l'intérieur de son pays, il se retrouve assiégé à Fès par des soulèvements populaires et sollicite l'aide Française.
Le général Moinier, à la tête d'une armée de 23 000 hommes, le libère le 21 mai 1911.
La situation est irréversible et aboutit au traité Franco-Marocain de Fès, qu'il signe le 30 mars 1912, le Maroc se retrouvant désormais sous protectorat Français.
Le 13 août 1912, il abdique en faveur de son demi-frère Moulay Youssef, déjà père du futur roi Mohammed V.
Pour Moulay Hafid l'heure de son exil sonne et le 15 août, il arrive à Marseille.
Le sultan transitera par la gare de Perrache à Lyon pour se rendre à Vichy le 17 Aout 1912.
Il foulera le sol Bourbonnais à 18h16 accompagné de son interprète Ben Gabrit, monsieur Billy agent diplomatique à Tanger et monsieur Oudaille commissaire spéciale.
Moulay Hafid restera en Auvergne jusqu’au 27 Aout, qu’il quittera pour Paris.
Par la matinée d’une belle journée du 22 Aout 1912 le Sultan déchu du Maroc vêtu d’une somptueuse robe violette, se rendit à sa cure se délecter de l’eau médicinale Vichyssoise.
Rentrant à l’hotel Majectic il fit l’aumône à une pauvre femme accompagnée de 3 de ses 13 enfants dont il proposera d’acheter une partie de ses rejetons.
Après son déjeuné et une visite à la mairie de la cité thermale, Moulay Hafid partit en excursion avec sa suite et le futur Maréchal Lyautey en direction de St-Yorre sur la route de Barante.
La promenade en automobile fut merveilleuse sur les charmantes routes de l’Allier et du Puy de Dôme.
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Près de Puy-Guillaume, un pneu de la voiture du Sultan creva.
Il monta dans une autre voiture pendant qu’on réparait la sienne.
Le but de cette excursion était de se rendre dans le canton de Maringues pour voir des vaches.
L’exploitation agricole choisie fût une ferme modèle située au Beaudinet appartenant au docteur Armand Pariset maire de Limons.
Cette visite avait pour finalité d’acheter une demi douzaine de vaches Charolaises et un taureau afin d’introduire au Maroc une belle race bovine.
La ferme du Beaudinet appartenait à la famille Grimardias dont Hippolyte fut maire de Limons jusqu’à sa mort, son gendre Armand Pariset lui succédera jusqu’en 1915 où il perdra la vie durant le premier conflit mondial.
En arrivant à destination, le fermier et la fermière, tout secoués de respect, lui dirent mille bonjours et firent défiler devant le sultan les admirables vaches Nivernaises qu’ils élèvent.
Moulay Hafid les a examinées avec un soin extrême et lorsqu’une bête lui semblait particulièrement belle, il la désignait du doigt. Alors le lieutenant Messal bondissait à travers le troupeau, portant des ciseaux pour marquer l’animal choisi.
Ce fût cinq vaches qui furent marquées d’un petit rectangle passablement irrégulier, et Moulay Hafid les contemplait avec une satisfaction évidente.
Moulay Hafid en apercevant un journaliste du figaro le saisi par le bras l’entrainant au milieu des bovins tout tremblant de se faire encorner, le lâcha et s’accroupit pour se mettre à soutirer du lait d’une vache.
Le sultan dit quelques mots en arabe en lançant un regard triomphant au journaliste.
Cette scène de vie avait pour but de la part du sultan de montrer que celui-ci était un pasteur pacifique et non un guerrier sanguinaire.
Moulay Hafid regagna Vichy à la nuit tombée.
Aujourd’hui nous sommes en droit de nous poser la question de savoir si les vaches de la famille royale du Maroc ne sont elles pas Limonoises ?
L’histoire Limonoise avec le Maroc, ne s’arrête pas là, durant la seconde guerre mondiale, le sergent chef Albert Garmy trouvera la mort en 1944 dans l’armée de libération avant de rentrer sur le sol Allemand.
Ce jeune Limonois de 28 ans se battait dans le régiment du douzième Tabor Marocain.
Son corps repose dans le cimetière communal.
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